L’enjeu de la négociation en cours entre les partenaires sociaux est donc bien de sauver le régime de retraites complémentaires menacé de manière conjoncturelle par la situation économique, et de manière structurelle par l’évolution démographique. La délégation patronale a, pour ce faire, proposé des mesures réalistes pour inciter les salariés à travailler plus longtemps tout en réalisant des économies indispensables à la sauvegarde du régime.
S’il est parfaitement légitime de réclamer une répartition des efforts demandés, il convient de prendre en compte les réalités. Augmenter les cotisations des entreprises apparait ainsi extrêmement difficile dans la période actuelle où chacun s’accorde à reconnaitre que le coût du travail en France pèse sur les marges des entreprises, ce qui nuit à l’investissement et à l’emploi au détriment de la compétitivité de notre pays.
Par ailleurs, proposer de réinstaurer une pénalité sur les entreprises se séparant de leurs salariés après 50 ans est une vraie mauvaise idée. A cet égard, il convient de rappeler que la "contribution Delalande" supprimée, et ce n’était pas un hasard, en 2008, s’était traduite par un blocage des embauches des seniors, à l’exact opposé du résultat escompté. Il s’agit donc d’une idée du passé qui a fait la preuve de son inutilité. La CGPME y est résolument opposée.